Derrière le divan


Il faut du vide, beaucoup, pour que l'arc du désir parcoure une distance.


Où ce chemin mène-t-il pour nous solliciter si fort?

Destin : ce pourrait être, dans la toile de nos actes, de nos rêves, de nos désirs, de nos paroles et de nos pensées, dans la trame inextricable de nos vies tissées, inattendue, la correspondance des signes qui soudain forme le motif, donne dessein à notre labeur d'araignées.

Lui, de ce siècle, répond à l'autre, champion de la cogite et de la prise de tête: « On est là où on ne pense pas ». Et c'est bien envoyé!


Tous les raisonnements sont réversibles et mous. Le désir seul est impavide. Il va rectiligne, dressé. Il ne se renie pas. Nul ne le contredit.


Nous ne craignons que notre désir. A part çà, que pouvons-nous redouter ? Le désir est ce qui nous pense, ardemment, sans relâche ; ce à quoi nous pensons sans même y penser. Ne pensant qu'à lui, à quoi penser d'autre?