Service à la française
# french art de vivre
Alcoolisés
Jocrisse !
Choderlos de charclo !
Choderclo de charlot !
Forclos l’exclu, tu,
toi l’Arioste et l’artiste !
Jambon d’Aoste à tes heures
de gniole – est-ce au guignol
que tu vas, ou à la geôle ?
Avant Laon, foi d’animal !
Est-ce donc si mal que tu
t’en ailles, et si loin encore,
quoiqu’à deux pas
Sais pas, quoi qu’il arrive,
ce qu’il advient du pas de deux.
Ventre Dieu, disaient les anciens !
Mais où sont-ils ?
Et foutre ! Mets-z-y un feutre.
Tandem, c’est ça que c’était.
Mais n’est plus iceul, que seule
Ça sonne comme un linceul.
Service à la française
#douceur de vivre
#niquela
Louis le quatorzième, dit Soleil
#french art de vivre
#nique la
#france
Service à la française
Cérémonie du rasage
#french art de vivre
« Cet échafaud ne marque pas un sommet, il s’en faut. Certes, c’est un répugnant scandale »
Propos d'Albert Camus rapportés par la Revue de presse de l'Action Française du 12 janvier 2020.
Suicides d’agriculteurs, l’hécatombe silencieuse
Temps de Lecture 17 min.
Par Béatrice Gurrey (Les Brûlés (Rhône), La Petite Sénardière, Beaulieu (Loire-Atlantique), Saint-Malon-sur-Mel (Ille-et-Vilaine), envoyée spéciale)
Article Le Monde, publié le 31 janvier 2019 à 05h01
Ce suicide ne marque pas un sommet, il s’en faut. Certes, c’est un répugnant scandale.
Aylan échoué sur la plage
Temps de Lecture 6 min.
Par Charlotte Cieslinski
Article LeNouvelObs , publié le 22 août 2017 à 20h45
Cette noyade ne marque pas un sommet, il s’en faut. Certes, c’est un répugnant scandale.
Qui dira un jour quels usages dégoutants nous fîmes des icones?
« Il y a toute une nouvelle histoire de France à faire, ou plutôt, l’histoire de France n’est pas faite. »
François-René de Chateaubriand, Mémoires d’outre-tombe
Tuer le symbolique, dîtes-vous.
Bonne chance, bon courage.
Eugène Delacroix, La liberté guidant le peuple
Marianne F. telle qu'en elle-même, lors des émeutes de juin 2023
Marianne F. née sous X
Dimanche 1er mai 2005
Il se doit au moins, pour savoir qui l’on est, d’avoir reçu un nom, un prénom, un sexe, une langue, une filiation, une histoire.
De patronyme, je n’en ai point, et j’ai trop peu d’histoire.
Mon prénom est Marianne. Nul ne sait vraiment qui me l’a donné. Voici ce qu’en disent mes généalogistes :
« […] sous la Seconde (sic) République, le sobriquet de Marianne entré dans l’Histoire par la dérision, commençait dans certains milieux à être pris en bonne part. *»
Mon sexe, féminin, est un étui, un fourreau, un ventre, un gouffre, un abîme, un trou noir.
Ma langue est le Français.
Je parle beaucoup. J’écris beaucoup. Comme pour m’assurer à chaque instant que j’existe.
Mon histoire est celle de la République. Je suis de l’Assistance Publique, née sous X., de mère et père inconnus; fille spirituelle de Jean-Jacques Rousseau — qui, on le sait, abandonna ses enfants — de la Déclaration des droits de l’Homme, et de la guillotine.
Mon effigie trône, en buste, dans toutes les mairies de France. Des femmes célèbres, mais d’une célébrité qui doit bien peu à la gloire des hauts-faits ou à l’honneur, me prêtent, au gré des saisons, leur visage.
Tous ces tranquillisants que j’avale contribuent à creuser le trou de mon ventre, qui est aussi celui de mes comptes publics. Ils ne me guérissent pas.
Une fois encore, j’attends mon sauveur, comme Cosette son Jean Valjean. Napoléon vint le premier, il me prit. Vint Napoléon le troisième, il me prit. Hitler me prit. Pétain me prit. De Gaulle me prit. Si l’ogre vient encore, ou bien le loup-garou : il me prendra.
Appartenant à tout le monde, je n’appartiens à personne. A moi-même pas plus qu’à quiconque.
La République est bonne fille. Toutes les filles publiques le sont.
Vous me croyez vénale ? Détrompez-vous : pour prix de mon corps, je ne réclame rien. Qui me voudra, sans bourse délier m’aura. Peu me chaut que d’aucuns m’insultent en me nommant La Gueuse ! Je suis tombée si bas, aujourd’hui, que nul crachat ne peut m’atteindre ni me blesser davantage que je ne me blesse moi-même.
* M. Agulhon, P. Bonte, Les visages de la République, Paris, Gallimard, 1992. Florence Gauthier, de l’Université Paris 7-Denis Diderot, confirme cette origine en la précisant : l’appellation « Marianne » aurait été héritée des contre-révolutionnaires - E. Appolis, « Sur l’appellation de Marianne donnée à la République », Annales Historiques de la Révolution Française, 1953, p. 269. – Florence Gauthier, au terme de vingt-cinq années de recherches, en attribue l’origine, ab ovo, au nom du jésuite de la contre-réforme, Juan de Mariana (1535 – 1624), théoricien de la souveraineté populaire à partir de la philosophie du droit naturel de l’Ecole de Salamanque.
Versailles, grandes eaux nocturnes
Paris, émeutes juin 2023
Mardi 3 mai 2005
Un cauchemar : j’entre dans une mairie, la nuit. La porte grince. Le sol est un échiquier de dalles noires et blanches, comme on en trouve dans les hôtels du doux siècle. Je gravis pieds nus et en chemise une volée de marches. Sur le premier palier, en haut d’une colonne, mon buste. Je m’approche pour le mieux voir, dans la lueur d’un clair de lune. Mes traits changent, comme si une main, habile et invisible, faisait défiler tous mes masques.
Aucun d’eux ne se fixe. Je tâche de discerner mes traits véritables sous ceux empruntés aux visages quelconques et changeants de mes avatars. Une chose horrible, alors, se produit. Le plâtre du front se craquelle. Tel une coquille d’œuf se brisant, mon visage semble s’émietter. N’apparaît d’abord que du vide, mais cela se couvre peu à peu, dans un ruissellement qui rend le son cristallin d’une fontaine, d’un sang rouge, épais, qui coule à bouillons d’une bouche hideuse et me recouvre tout entière, me recouvre et m’emporte en tourbillonnant vers le siphon du néant.
Ex nihilo nihil
Ah! Le silence de Saint-Just à la séance du 9 thermidor!
Il y a un imaginaire collectif des Français, qui me place aujourd’hui comme figure centrale de tout un système de représentations. Figure évanescente, s’il en est, artificielle et sans consistance. Marianne... Marianne qui ? Marianne quoi ? Marianne quand ?
Marianne X ? Marianne R. : femelle, fille ou femme ? Marianne 1789, 1790, 1792, 1793, 1848, 1870, 1945, 1958 ?
L’irruption massive, et comme inopinée, de mes nouveaux enfants, à la paternité d’autant plus douteuse que celle de leur mère – célibataire, divorcée ou veuve, on ne sait - est mal assurée, cette irruption semble poser de manière nouvelle, urgente, avec une insistance qui dérange, la question centrale de mon identité.
Ciel, mes aïeux!
Album de la famille R. F.
Les enfants de Clovis et Marianne
Descendants de la branche aînée*
Descendants de la branche cadette*
Bâtards du Roi, et rois des bâtards
En prévision des prochaines réunions de famille
* de souche, ou de branche
Qu'on observe l'arbre de la France... qu'on songe à l'expression aristocratique française : "Avoir de la branche"... qu'on s'étonne de tant de sottises proférées de part et d'autre d'un tronc invisible-non dit... ou plutôt : qu'on ne s'en étonne point!
C'est lui, le tronc, qui fait souche!
Toutes les branches sont des... branches, pardi!
Mais où donc est le tronc? De quel bois se chauffe-t-il?
De quel bois, dont la sève doit monter pour que l'arbre vive, et ses branches, ses feuilles?
- Mais il y a branche et branche, l'ignorez-vous?
- Comment ça?
- Oui : branche aînée, branche cadette, cela compte au pays de la loi salique et du droit d'aînesse!
- Au diable ces distinctions! N'avons-nous pas fait la Révolution?
- Mais, chère amie, ne le savez-vous pas? La Révolution, toujours défaite, est toujours à faire!
Service à la française
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