Arsouille, tel était ton destin. Il t'a fallu, pour l'infléchir, rougir son métal – une barre si lourde et si rigide! A la forge de quel vulcain?
Toi, la peur ne te freine pas, elle t'effreine.
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L'aristo. Fagotée comme l'as de pique, une qui a de la branche sue la distinction. C'est une manière d'être sans façon, d'avoir partout ses aises parce que c'est un honneur qu'on fait d'y être. Jamais sur le qui-vive, elle ne craint rien de ce qui d'ordinaire gêne les autres: ni les attaques – son sang-froid en répond; ni le ridicule – il faudrait pour cela qu'elle eût envie de se montrer à son avantage; ni le dédain – il faudrait pour cela qu'elle cherchât l'approbation; ni l'indigence – il faudrait pour cela qu'elle espérât gagner son rang dans le monde par le montant de ses avoirs. Elle s'efface devant qui la précède, mais c'est révérence altière cédée à la politesse. Elle ne rend compte qu'à elle-même et au nom qu'elle porte.
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A celle qui me vendit des livres, naguère, avenue de La Motte-Picquet.
Quel est l’homme qui a vu, voit, verra, la beauté sublime de la Libraire ? Je l’ai vue, moi. Il y a sûrement une beauté secrète dans chacun. Et même, pourquoi pas ? Dans ceux que notre monde expose à tous ses étalages.